« Paradeisos », qui a donné « paradis », signifiait en grec ancien un parc clos où se trouvent des animaux sauvages. (Ce mot apparaît vers 370 avant Jésus-Christ et désigne dans l'Anabase de Xénophon un grand parc peuplé d'animaux sauvages que le roi de Perse Cyrus le Grand avait fait construire pour y chasser). Si ce mot désignera le « jardin de la genèse » pour les premiers Chrétiens, il désigne ici, dans un contexte qui ne s'inscrit dans aucune religion, mais plutôt dans une mythologie personnelle du poète, le « jardin de la renaissance » du Moi et de l'Autre (concrétisé par l'être aimé soutiré du Néant). La recréation du monde par l'intuition n'aboutit donc pas au « séjour des justes » (pareïs) au Ciel s'opposant à l'enfer (inferï) ou aux limbes des païens, mais au séjour de personnes renaissant à elles-mêmes par une ascèse poétique purement laïque sur une « terre nouvelle », un « nouveau monde idéal toujours en formation », un idéal qui n'est pas figé mais qui peut toujours être perfectionné, s'opposant au Néant initial de la première partie du recueil.
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