Par défaut, dessine en filigrane toute une philosophie de la condition humaine et sociale ; de la misère et de la solitude. Autant de portes ouvertes ou entrouvertes vers l'inconnu et l'inconnaissable : « Il y a des vies aux mains fines / qui jouent comme un ruisseau... des vies sans âge. Alignées ».
Ou encore : « Tes mots qui tournent et qui dansent / dans le paysage, les illuminations des rues. / La nuit, les ponts se tendent. / Les autos déshabillent la ville. Obéissent... Ta prière trace l'amour ».
Beaucoup de silence (s) dans ce recueil. Les émotions sont contenues jusqu'au dépouillement : « La richesse ne naît pas de l'huître, mais du monde en agonie... / Mélange de terre, de mer, de sang. / Nous nous tairons ensemble ».
Pierrette Sartin
Comment ne pas aimer un poète qui allume les hirondelles et qui est secouru par les fourmis ; qui dit ne pas être là (en somme, par défaut) et changer de nom mais exige qu'on le laisse parler aux fleurs ; un poète qui croit au big-bang, révère Mahler et s'intéresse aux Albanais du Kosovo ; un poète qui se cache dans les souvenirs qui le grignotent après être arrivés sur lui comme un météore (celui de l'exhumation de son père émeut d'autant plus qu'il n'y fait pas appel) ; un poète qui nous a dit, d'entrée de jeu, que rester jeune est « une bonne affaire » et dont le dernier texte s'achève sur un vitrail que ses lumineux naufrages « induisent à rester debout ».
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