Palerme est une ville marquée par l’illégalité, criminelle ou non, et par d’importants dysfonctionnements institutionnels : clientélisme des autorités municipales, faible efficience des administrations. Cet essai, qui traite de la gestion et de l’aménagement de la ville de Palerme depuis la fin du second conflit mondial, révèle les complexités des mécanismes à l’œuvre dans l’espace urbain, à l’origine de la dégradation du territoire et des conditions de vie des habitants. L’auteur met en relation deux champs de recherche. Le premier a trait à la culture politique des autorités municipales : une culture faite de pratiques, d’usages et de représentations, mais aussi de rapports au territoire, aux administrés et au bien commun. Le second concerne les politiques mises en œuvre par ces mêmes autorités et les techniques de gouvernement auxquelles elles ont recours. Appréhendée dans son quotidien comme dans ses grandes évolutions, la ville fait l’objet dans cette étude d’une approche globale. L’action des pouvoirs publics est abordée à l’aune des politiques d’urbanisme et, plus largement, des services urbains (eau, déchets) et des différentes interventions qui façonnent le territoire. Contribution importante à la connaissance des réalités de l’Italie contemporaine et plus particulièrement du Mezzogiorno, l’ouvrage livre de nombreuses clefs de lecture d’une ville qui étonne et déroute les visiteurs. Au-delà, cet essai formule, à partir du cas de Palerme, des pistes de recherche pour l’étude d’un modèle de gouvernement urbain méridional en Italie.
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