Ovide. - Mon Art d'aimer, je voudrais parfois qu'il n'ait jamais vu le jour. Et pourtant il vibre en moi, toujours. Mais ce qu'il porte encore d'espoir continue de luire loin de ta patrie, Aminda. Il ne s'agit pas du Pont-Euxin. La nuit, souvent, je me réveille en sursaut, je me crois là-bas et je me retrouve ici. C'est toujours aussi cruel.
Aminda. - Moi, lorsque je me réveille parmi les fantômes du sommeil, ma douleur est inverse. Je rêve que tu es parti, parti pour de bon, enfui, évanoui. Et c'est déchirant. Ton rêve est mon cauchemar. Si tu t'en vas, je n'y survivrai pas. Je mourrai sur la terre de mes ancêtres. J'y suis rivée.
Ovide en exil
Ovide, le grand poète de toutes les séductions, le favori des élégances romaines, s'est trouvé brutalement exilé par Auguste sur les bords lointains de la mer Noire : parages barbares à ses yeux. Sa douleur, au coeur d'un exil qui le fige loin de la Ville et de ses bonheurs enfuis, n'efface pas tout à fait le rêve d'un retour. Mais à quel prix serait-ce ? On saisit ici l'homme blessé au moment intense où l'arrivée d'un nouvel envoyé du Prince, fonctionnaire cynique et madré, vient concentrer soudain devant lui la résurgence d'un fol espoir. La sentence sera-t-elle levée ? Il y faudrait qu'Ovide trahisse les habitants colonisés qui l'ont accueilli généreusement et qui songent à une révolte armée. Aminda, fille de ces contrées, héritière des Amazones, est déchirée entre sa passion pour le poète et sa fidélité à son peuple opprimé. Unité de lieu, unité de temps. Au fil de ces trois actes, entre raison et passion, entre politique et littérature, entre rumeur et vérité, entre réalisme et générosité, le sort balance.
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