Tous les discours des personnalités économiques ou politiques qui s’expriment dans les médias ont un point commun : la reprise est en vue, la croissance va revenir, on va s’en tirer. Certes, il y aura des sacrifices à faire, des réformes à effectuer, mais, grosso modo, le cours ordinaire des choses reprendra à terme. C’est là l’illusion qui expose au danger.
Pourtant, nul n’arrive à se projeter dans le grand bouleversement de demain et à anticiper les mutations. Si rien ne change, nous savons – même si beaucoup refoulent cette perspective – que nous allons à la catastrophe.
Pour Yves Cochet, il faut se préparer au choc et le penser comme tel. Pour Jean-Pierre Dupuy, on doit changer de mode de pensée (« faire comme si le pire était inévitable ») ; pour Susan George, il est urgent de subordonner tout à fait l’économique au politique, au social et à l’écologique. Quant à Serge Latouche, il nous invite à penser le déclin inéluctable de l’ordre néolibéral occidental et espère qu’il sera remplacé par une société d’abondance frugale.
Yves Cochet, député écologiste de Paris, ancien ministre de l’Environnement, est l’auteur de Pétrole apocalypse (Fayard).
Jean-Pierre Dupuy, philosophe, est l’auteur de Pour un catastrophisme éclairé (Le Seuil).
Susan George, présidente d’honneur d’Attac, est l’auteur de Leurs crises, nos solutions (Albin Michel). Serge Latouche, professeur émérite d’économie, objecteur de croissance, est l’auteur notamment du Pari de la décroissance (Fayard).
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