Emmanuel Berry fait le choix délibéré de ne s'intéresser qu'aux seuls abords. Déambulant dans les rues, les sous-bois, les champs d'O(...)wi(...)cim, le photographe interroge les limites, les frontières des camps d'Auschwitz. En travaillant sur les entours, sur la lumière et le temps suspendu, il joue sur les codes du monde visibles et du monde invisible, qu'en l'absence de toute image directe et évocatrice notre mémoire seule recompose.
Ce non-dit photographique pourrait dans un premier temps sembler illustrer le refus de l'esthétisation des camps, prégnant dans les années d'immédiat après-guerre et condamnant toute tentative artistique, fût-elle littéraire ou poétique. Il dit plutôt comment le geste artistique d'un individu, issu d'une génération qui n'a pas connu la guerre, peut à son tour oeuvrer pour assurer la transmission de cette mémoire.
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