Osiris
Mécène juif et nationaliste français
Qu'y a-t-il de commun entre offrir à l'État le château de Malmaison restauré, ériger une statue de Jeanne d'Arc à Nancy ou de Guillaume Tell à Lausanne, acheter un crû de Sauternes, collectionner les reliques napoléoniennes, ouvrir pour les déshérités du port de Bordeaux un « bateau-soupe », véritable ancêtre des « restos du Coeur », rêver de restaurer le Temple de Jérusalem, et à défaut, financer une huitaine de synagogues, de Paris à Tunis, ou encore léguer une trentaine de millions à l'Institut Pasteur ?
Ce sont quelques oeuvres originales d'un homme, Daniel Iffla (1825-1907), qui, sous le pseudonyme plus romanesque d'Osiris, voue sa fortune de brillant financier au mécénat, selon une mystique incarnant ses valeurs philanthropiques et nationalistes à travers un panthéon où se croisent Moïse, Jeanne d'Arc, Napoléon, Pasteur...
Mais c'est aussi une blessure profonde, un amour de jeunesse, qui lui inspire ses fondations médicales et ce culte mélancolique de la commémoration. Romantique attardé dans la société de la Belle Époque, dont il est néanmoins une figure brillante, Osiris conserve toute sa vie le souvenir de sa femme morte en couches. Il n'écrit pas ses mémoires, mais rédige une série de testaments qui laissent entrevoir les sentiments qui l'animaient et les valeurs qu'il partageait avec un siècle dominé par la foi en la science et en l'homme, combinée chez lui avec une fidélité indéfectible au judaïsme et à sa patrie.
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