Une drôle de chambre.
Un lit.
Un homme obèse couché dedans.
Il fume Cigare sur cigare. En regardant le plafond.
Un plafond de miroirs.
(Orson aimait les plafonds et les miroirs)
Autour du lit, des rails.
Un cercle de rails, comme un travelling circulaire.
Ce n'est pas pour voyager.
Non, l'homme obèse ne voyage plus que dans ses rêves.
Ce n'est que pour filmer son immobilité.
Et la caméra à roulettes tourne autour de lui
et de son lit sans roulettes...
Mais parfois, quand il rêve, l'homme obèse se lève
Et exécute peut-être un petit numéro de claquettes.
Parfois aussi, les souvenirs l'assaillent
et les fantômes le hantent.
Certains viennent même lui rendre visite.
Il y a Maman, Papa, Shakespeare, un ou deux
producteurs, Rita Hayworth, une maquilleuse,
une infirmière, Lady Macbeth et Ophelid...
Il y a lui enfant, aussi.
Cloué sur son lit sans roulettes, entouré de tous ses
fantômes, l'homme obèse fait le tour du monde
comme il ferait le tour de sa chambre.
Un petit tour du monde entre théâtre et cinéma...
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