Dans la province romaine d’Asie, que sa vitalité culturelle définit alors comme un phare de l’hellénisme, un discours public cohérent fut construit sur l’« ornement de la cité », en particulier à partir de la fin du ier siècle. Il se déploya tant dans les discours d’apparat et l’éloquence politique que dans les documents officiels émis par la cité ; sa forme se renouvela jusqu’à la fin du ive siècle, grâce aux épigrammes. Il est ainsi possible de sonder les aspirations locales et de recenser les entreprises réalisées ainsi que leur source de financement : on peut alors interroger l’analyse traditionnelle voyant dans ce phénomène historique le succès d’un modèle central, proposé et même mis en œuvre, en partie, par le pouvoir romain. Aux yeux des habitants des cités grecques d’Asie, le paysage urbain se révèle donc le lieu d’investissement de valeurs communes, où Rome a peu de part. Apporter son concours à l’« ornement de la cité » fut longtemps un mode prisé de participation à l’idéal civique. L’analyse des processus institutionnels à l’œuvre dans la construction des monuments publics confirme cette appréciation : face aux grands pouvoirs dont dispose l’administration romaine, la cité et ses élites ne paraissent pas désemparées. Cette enquête tente également de définir la politique suivie par les empereurs dans ce domaine. L’étude de ce matériau historique conduit ainsi, après d’autres, à mettre en lumière la richesse de la vie culturelle et politique dans les cités de l’Orient gréco-romain. Ce livre est issu d’une thèse récompensée par le prix Marie-Louise Arconati-Visconti en 2006 et par le prix pour l’épigraphie grecque de l’AIEGL en 2007.
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