Orléans 1911
Sociologie d'une ville
En 1911, Orléans semble endormie. L'antique cité des Capétiens, la ville libérée par Jeanne d'Arc en 1429, l'entrepôt de toutes les marchandises du royaume au xviiie siècle, est devenue une ville moyenne de la IIIe République. Mais la vieille cité des bords de Loire n'en connaît pas moins les mutations profondes de la Belle Époque, marquée par les grands percements et les remuements urbains.
L'ordinaire de cette ville est un trésor pour l'historien du social. Antoine Prost, qui la connaît intimement, la dissèque avec l'expertise du clinicien ; il trouve en elle la substance d'une époque.
En cinq chapitres, il révèle la mécanique et les dynamiques, mais aussi les permanences profondes de cette société orléanaise. À l'aube du XXe siècle, dans une France qui s'industrialise, Orléans est une ville où le XIXe siècle ne semble pas terminé, et où le prolétariat n'a pas encore remplacé l'ouvrier urbain d'antan (serrurier, menuisier, mécanicien). L'analyse statistique lui permet de saisir la place des hommes et des femmes dans leurs quartiers, les trajectoires des rentiers, des bourgeois comme des artisans et des ouvriers. Dans le maquis des dénombrements, des recensements, Antoine Prost démêle les statuts des occupants, traque les départs, les alliances, les destinées et montre le lien entre le bâti, le domicile, et le milieu social. Il brosse le rare et nuancé portrait d'une ville en pleine métamorphose, mais qui reste attachée à la célébration de sa sainte Jeanne d'Arc, ferment de son identité. Une leçon d'histoire sociale en pratique.
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