Baskets, vêtements, tissus wax ou lampes solaires... c'est à Guangzhou - connue aussi sous son nom portugais de Canton - que s'achète et se vend la plus grande partie de la production à bas coût chinoise.
Depuis la fin des années 90 et surtout le début des années 2000, des milliers de commerçant.es nomades, d'agent.es intermédiaires et de petit.es entrepreneur.euses ont décidé de remonter la filière des produits chinois et de se placer elles-eux-mêmes à la source de ce commerce, à Guangzhou. Disposant d'un petit capital ou rassemblant les économies familiales, de plus en plus de jeunes femmes et hommes sont parti.es chercher en Chine la possibilité de faire fortune ou de monter une affaire en lien avec leur pays d'origine. Cette mondialisation par le bas, mondialisation non hégémonique ou populaire, - selon les divers noms que lui ont attribués les recherches en sciences sociales - procède d'une relative subversion, d'une insoumission à un modèle occidental dominant. Ainsi, ces volumineux échanges commerciaux opèrent sans les pays occidentaux et leurs régulations internationales ou douanières, sans leurs institutions juridiques, sans leur système bancaire, et surtout, sans leur copyright.
Original Copy rassemble des entretiens réalisés en 2018 et 2021 avec des commerçant.es installé.es à Guangzhou et venant du Cameroun, d'Ouganda, du Sénégal, du Biafra, du Tchad, du Mali, du Gabon et de la Côte d'Ivoire. Se dessine alors le portrait d'une communauté disparate de commerçant.es africain.es sans précédent historique en Chine. Avec la crise mondiale du Covid et la fermeture des frontières chinoises en 2020, c'est aussi la fin d'une période exceptionnelle dont ce livre enregistre les derniers instants et leur gestion brutale par les autorités chinoises.
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