Oreste
En commettant le plus horrible des parricides, Oreste semble bien perpétuer la célèbre « Malédiction des Atrides » condamnant à tout jamais la progéniture de Tantale à s'entretuer de façon atroce.
Mais, est-ce bien là une fatalité irrépressible ?
Cet essai tente de montrer, en s'appuyant sur l'histoire d'Oreste mise en scène par les trois tragiques grecs, qu'avec l'acquittement du meurtrier de Clytemnestre devant un tribunal athénien, non seulement la chaîne inexorable des vengeances semble s'éteindre, mais qu'une révolution « copernicienne » se profile dans la vision du monde des Grecs du Ve siècle.
Leurs rapports à la psyché, aux dieux, à la justice se trouvent radicalement chamboulés, redessinant une organisation « moderne » de la Cité indépassable depuis lors, qui se rapproche, mutads mutandis, étrangement de la nôtre.
Cet état pourrait bien consommer ainsi la « Fin de l'Histoire », conceptualisée par Hegel au XIXe siècle et développée par Alexandre Kojève et Francis Fukuyama au XXe.
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