La grande force de Michel Onfray réside probablement dans son
autobiographie qu'il devrait exposer un jour sous une forme
encore plus littéraire et surtout plus complète. Cet Onfray-là
mérite, selon moi, respect et considération, il peut transmuter
d'indéniables souffrances passées par la vertu
d'une écriture gracieuse et sensible - c'est sur ce terrain-là
qu'Onfray excelle, un terrain qui reste pourtant largement
inexploité et qui mériterait des développements
littéraires ultérieurs. L'autre Onfray, l'Onfray intellectuel,
l'Onfray philosophe, l'Onfray hédoniste, etc ...
pose plus de problèmes qu'il n'apporte de solutions.
Cet Onfray-là est beaucoup plus terrifiant, il casse
beaucoup et construit peu. À vouloir être trop radical,
trop rapide, trop incisif, trop, trop, trop... Onfray
perd son âme, il dogmatise son anti-dogmatisme
et détruit en deux temps trois mouvements ce qui
pourrait pourtant nourrir une saine réflexion sophistiquée
et complexe. Onfray donne l'impression de ne
jamais douter, en ceci il est inquiétant.
Et Freud me direz-vous ? Et bien Freud ne méritait en rien
cette entreprise onfraynienne de démolition systématique,
pas plus que Freud n'a à être vénéré comme je ne sais quel
Dieu. Cette conviction a guidé les pages qui suivent, a inspiré
ce petit texte (Quelques réflexions (tardives) sur et autour du livre
Crépuscule d'une idole - Affabulations freudienne) écrit sur un mode
résolument ludique, irrévérencieux et finalement plutôt joyeux.
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