Le messager : On l'a réveillée !
Virginie Naty : Elena ? Elle nous a entendus ? Elena ?
Le messager : Vous voyez bien qu'elle aime la musique !
L'officier : Mais elle nous entend ?
Le gardien : Elle doit savoir qu'il est l'heure.
L'officier : Mais elle nous voit ?
Virginie Naty : Elena, c'est comment, là-bas ? Est-ce que ça fait peur ? Est-ce que ça fait mal ?
Le messager : Elle avait une faux et une tête de mort ?
L'officier : Peut-être qu'elle ne parle pas français...
Le messager : Post hominem vernis, post vernis, foetor et horror ?
L'officier : Vous êtes française ?
Virginie Naty : Vous avez vu votre vie défiler dans un tunnel lumineux ?
L'officier : Vous êtes arménienne ?
Le messager : Est-ce que vous avez encore votre âme ?
L'officier : Tzaveut daném ?
Virginie Naty : Ce n'était que de la douleur ?
Mais qui est donc cette jeune femme retrouvée morte sur un banc ? D'où vient-elle ? Que faisait-elle là ?
La pièce commence comme une intrigue policière et se poursuit comme une fable. La femme morte s'anime. Sa voix s'élève, son corps s'éveille et, depuis la mort, elle se raconte en un long poème qui finira par être entendu de tous.
Le gardien de la chambre mortuaire parce qu'il aide à passer d'un monde à l'autre, l'officier de police parce qu'il mène l'enquête, Virginie Naty parce qu'elle est seule au monde, le messager parce qu'il passe de tragédie en tragédie... tous ont un rapport singulier avec cette femme mystérieuse venue s'échouer sur leur rivage.
Peu à peu, une communauté fugace se dessine.
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