tu vois
eux
ces corps à fleur de monde qui se débrouillent pour
pousser plus long que des immeubles, plus loin que des grues
qui se rangent dans les uns et les autres
et qui savait que ça existait ailleurs que dans l'amour
cette façon de se frotter à la chaleur de l'autre comme on se râpe
joue contre joue, contre dos, contre présence
se frotter et prendre l'autre en soi autant que l'on se donne,
autant que la nuit est dans la pierre dans la nuit
jusqu'au choc, l'étincelle
jusqu'à ce peu de jour qui naît entre les peaux indémêlables
ils tiennent leurs ventres dans leurs mains, et dans leurs ventres
le matin
parfois une bouche se penche à une autre bouche
pour y faire couler sa salive
et c'est un peu moins de soif
c'est un peu plus de matin dans nos abreuvoirs
tu les vois
tous semblent au-devant
tous semblent avoir quitté leurs âges depuis longtemps
et ne semblent plus habiter qu'eux-mêmes
voilà nos forêts
voilà où nous sommes
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.