Je suis un fils de la banlieue. Je n'ai pas eu la possibilité de faire des études ; à l'âge de quinze ans, j'ai commencé à travailler comme ouvrier aux abattoirs. Mes amis, c'étaient des ouvriers, mes premières fiancées étaient les fiancées d'un ouvrier, c'est-à-dire des ouvrières. La musique que j'écoutais était celle que l'on jouait dans les cités ouvrières, le tango.
Je me suis formé avec les gens de la banlieue, les gens qui vivaient aux marges de la grande ville. Après, avec beaucoup d'efforts et beaucoup de travail, j'ai commencé à me dégrossir un peu. Mais, au fond, je reste un homme de banlieue. Tout le reste n'est qu'une fine couche de vernis.
Alberto Breccia
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