J'ai pris la route au cours du bel été 1966, nourri de mythologies américaines - le free jazz et le blues du Delta, les grands textes de la Beat Generation, les poèmes électriques du rock'n'roll.
J'étais parti pour deux mois, avec pour tout bagage un appareil photo, des carnets, une paire de bottes, un sac de marin acheté aux Puces. J'ignorais que le voyage allait durer quatre ans.
New York. San Francisco. Commence une errance volontaire dans le maquis underground de la fin des années soixante. Les beatniks solitaires avaient cédé la place aux communautés hippies. Des salles de concert hallucinées célébraient Frank Zappa, Janis Joplin, le Grateful Dead. De Greenwich Village au Haight Ashbury soufflait le grand vent d'une révolution. Fraternelle, spirituelle, intensément jouissive.
Et puis, au fil des mois, le rêve a sombré dans le désarroi des phalanstères à l'abandon. La réalité avait le goût amer des mauvaises drogues. La guerre continuait au Vietnam. Alors j'ai quitté cette Amérique que j'avais tant aimée. L'écriture, un jour, permettrait de revivre ces vertiges, revisiter cette aventure.
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