Le nom de Hrotsvita sonne rauque à nos oreilles. Les lecteurs du Tambour de Günter Grass se souviennent que le romancier en affubla la naine, comédienne et compagne d'Oskar, dans l'épisode des tournées théâtrales sur le front de l'Ouest. D'autres lecteurs, les mêmes peut-être, mais ils doivent être clairsemés, associent ce nom aux chroniques de la Vie littéraire dans lesquelles Anatole France, en 1888, rendait compte d'un spectacle de marionnettes puisé directement dans le recueil de pièces de Hrotsvita de Gandersheim, la nôtre, dont nous offrons ici, intégralement traduite pour la première fois en France, l'oeuvre poétique.
Hrotsvita appartint, dans la deuxième moitié du Xe siècle, au chapitre de dames nobles de Gandersheim, en Saxe. Son abbesse, Gerberge, était la nièce d'Otton 1er, roi de Germanie. C'est probablement à la demande de sa supérieure que Hrotsvita composa ses poèmes historiques, à la gloire de la dynastie des Ottons et du monastère de Gandersheim. Outre un ensemble de dialogues dramatiques, dans le genre de Térence, mais inspirés par des récits hagiographiques. Hrotsvita écrivit une série de poèmes qui constituent un livre de légendes autour de quelques figures de la sainteté (La vierge Marie, Gengoul, Pélage, Théophile, Denys l'Aréopagite, Agnès...)
L'oeuvre de Hrotsvita est l'un des monuments littéraires les plus originaux de la langue latine du Haut Moyen Age. Il s'en dégage le charme ambigu de la naïveté de l'inspiration mêlée au raffinement de l'écriture poétique. En Allemagne, où elle occupe le rang de la plus ancienne des femmes-écrivains, Hrotsvita a fait l'objet de nombreux travaux historiques, linguistiques et littéraires.
C. Louis-Combet
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