« Ce serait une honte dont vous ne pourriez vous laver que de ne pas finir Josèphe... » Dans tout l'Occident chrétien, Flavius Josèphe fut, jusqu'à une époque récente, l'historien de l'Antiquité le plus lu. Sans ses écrits, de larges pans de l'histoire de la Judée entre -100 et la fin du Ier siècle de l'ère chrétienne nous resteraient inconnus. Toutes les histoires du peuple juif au temps de Jésus lui sont grandement redevables.
Né Yosef ben Mattitiahu ha Cohen dans une grande famille de Jérusalem en l'an 37, il est mort à Rome, protégé des empereurs successifs de la dynastie flavienne, vers l'an 100. Entre-temps, il avait vécu, en tant qu'acteur puis témoin oculaire, la terrible tragédie de son peuple, celle qui opposa les Judéens à la puissance romaine et vit disparaître dans les flammes Jérusalem et son célèbre Temple. Réchappé par ruse d'un grand massacre, cet aristocrate juif, qui avait pris les armes contre Rome, fut libéré de ses chaînes pour avoir prédit l'empire à Vespasien et reçut la citoyenneté romaine, comme le révèle son nom. C'est dans le camp romain qu'il assista à la prise de sa ville natale.
Dès le lendemain de la guerre, il fut chargé d'en écrire le récit pour la gloire des vainqueurs mais il le fit sans dissimuler son propre chagrin. À ce premier ouvrage, La Guerre des Juifs contre les Romains (vers 75), s'ajoutèrent deux décennies plus tard les vingt livres des Antiquités judaïques qui relatent l'histoire biblique suivie de celle des années précédant la révolte juive, une Autobiographie et Contre Apion.
C'est l'ensemble de cette œuvre grandiose et sans équivalent qui est présenté dans ce volume.
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