Oblomov ? D'abord un mythe littéraire aussi vivant
et emblématique en Russie que Don Juan,
Don Quichotte ou Faust pour le reste du monde.
Et ce mythe a inspiré un néologisme :
l'oblomovisme. Une manière d'être, de penser,
d'imaginer et surtout de patienter. En un mot,
une manière slave de vivre.
Oblomov, un propriétaire terrien, laisse passer
le temps, drapé dans sa vieille robe de chambre.
Parler de paresse serait trop simple. Oblomov
se livre plutôt à une sorte de rêverie utopique
et engourdissante. Proie facile, il est exploité,
grugé, dépouillé par son entourage. Et sa fiancée
Olga a bien du mérite à vouloir le sauver.
En fait, Oblomov va tout perdre, jusqu'à sa santé.
Mais dans une sorte de bonheur léthargique,
d'humilité et d'accomplissement accepté du destin.
Publié en 1858, le roman de Gontcharov
est l'une des oeuvres majeures de la littérature russe
du XIXe siècle. «Une oeuvre capitale», disait Tolstoï ;
«servie par un talent éblouissant», ajoutait
Dostoïevski.
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