Passé presque inaperçu lors de sa publication en 1804, Oberman n'en suscita pas moins, quelques années plus tard, l'enthousiasme de Sainte-Beuve, de George Sand, de Liszt et des romantiques, qui crurent trouver dans cet étrange mais émouvant roman de Senancour l'expression la plus authentique du « mal du siècle » dont ils se sentaient atteints. Sans négliger le témoignage précieux qu'il continue d'offrir pour l'analyse de la mélancolie romantique, les études réunies dans ce volume prouvent qu'Oberman peut encore interroger un lecteur moderne par l'originalité de sa poétique et de son esthétique, nourrir utilement sa réflexion sur l'essence du politique et ouvrir de nouvelles voies dans l'exploration de l'expérience sensible de l'espace. Illustrant le développement des travaux sur le premier romantisme et le renouvellement fécond des méthodes critiques, elles permettent de jeter un regard neuf sur un texte dont le mystère n'est pas épuisé, et dont le « sublime négatif », exemplairement incarné par les célèbres paysages de montagne que contemple son héros, continue d'exercer sa fascination sur les consciences contemporaines.
Fabienne Bercegol est ancienne élève de l'École normale supérieure (Ulm) et maître de conférences à l'université Michel de Montaigne-Bordeaux-III. Spécialiste de la littérature française du XIXe siècle, elle est notamment l'auteur d'une édition commentée d'Oberman.
Successivement professeur à l'université Paris-VIII et à l'École normale supérieure (Ulm), Béatrice Didier, après une thèse sur Senancour, a publié de nombreux ouvrages sur le XVIIIe siècle et sur le romantisme. Elle a contribué à mettre à l'honneur les études sur la littérature de la Révolution française.
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