Après déjà sept recueils salués par la critique, déjà tous traduits en
français, Jaume Pont poursuit dans Nulle part son labeur de sourcier au
coeur du labyrinthe. En quête du jaillissement, de l'éclosion, il creuse à la source du langage pour célébrer les noces du moi avec l'autre, celui des hommes et des bêtes, celui des éléments conjurés. La voix du poète héraclitéen sourd de la grotte, tendue entre le chant de l'oiseau et la mutité du poisson, se fait sang sacrificiel dans le calice du poème. Depuis Salvador Espriu, nul poète catalan n'avait à ce point tendu la corde du langage, sans céder à l'hermétisme, renouvelant la confiance si malmenée en deçà et au-delà des Pyrénées dans le lyrisme et le symbole.
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