L'art moderne a cédé sa place à l'art contemporain. Dans ce passage, il n'en va pas simplement d'un changement d'époque, mais d'une mise à l'épreuve de ce que le mot art peut bien vouloir dire, et notamment d'une transformation radicale de sa fonction sociale. Impossible de parler de l'art contemporain sans s'interroger sur ce qui soutient ce système de l'art contemporain, ce qui conditionne son engagement et ses orientations et ce qui génère ses effets. Cette tendance qu'à l'art contemporain de s'occuper avant tout de lui-même lui a valu le reproche d'être complaisant et autoréférentiel. Le temps est venu de réinventer notre façon de concevoir l'art, et cela passe tout d'abord par une prise en considération du sens de cette « contemporanéité ».
Sortir l'art de ses impasses, et notamment de la « contemporanéité », c'est lui frayer de nouvelles voies vers le futur. L'art contemporain s'est installé dans un temps qui ne peut envisager le futur que sur le mode du ressouvenir, de la répétition et de la différenciation, or, il s'agit d'inaugurer à nouveau d'autres horizons du possible. Aussi longtemps que l'avenir se pense à partir du donné, rien ne pourra réellement advenir ; impossible de rendre compte de l'initialité du futur et de sa discontinuité radicale. Penser l'art qui vient, c'est penser les façons dont celui-ci constitue une césure avec son propre temps, c'est penser un art de la futurité.
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