La théorie du processus de civilisation formulée par Norbert Elias (1897-1990) à la veille de la Seconde Guerre Mondiale a suscité dans les sciences sociales le plus vif intérêt mais aussi les plus vives controverses. Comment ce sociologue juif allemand, exilé en Angleterre depuis 1935, pouvait-il, alors même que la guerre en Europe devenait imminente, soutenir que l'un des traits distinctifs de l'homme moderne concernait précisément sa plus grande capacité à réguler, autrement que sous le joug de la contrainte extérieure, ses affects et ses pulsions ? Pour répondre à cette interrogation, et quoique la théorie de la civilisation ne soit pas réductible à ce trop bref et schématique énoncé, il était nécessaire, en premier lieu, de s'interroger sur la spécificité du cadre de référence épistémologique et théorique qu'Elias assigne à cette sociologie des processus dont il se voulait l'initiateur, voire le fondateur. Quelle reconstruction de l'espace sociologique propose-t-il et quelles orientations théoriques fondamentales cette reconstruction appelle-t-elle ? Tels sont les questionnements du premier volume de la recherche que l'auteur a consacrée à l'œuvre de Norbert Elias.
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