N.N. 12 est un texte sur la mémoire historique, sur la disparition des corps durant la guerre civile espagnole et leur présence aujourd’hui dans nos démocraties. Mais c’est aussi un texte sur le viol, celui des corps dans ce même contexte historique et politique.
La fable est celle d’une enquête médico-légale au cours de laquelle la dépouille d’une femme retrouvée dans une fosse commune vient d’être identifiée. Théâtre documentaire s’il en est, l’action se déroule dans un lieu indéterminé. Un fils, une mère disparue, une médecin légiste, un vieil homme, autant de vies humaines qui dialoguent dans ce texte, où passé, présent et futur forment progressivement un seul et unique temps, celui d’un théâtre singulier qui nous invite à assister à la disparition, mais aussi au processus mnémonique du théâtre : comment la voix de N.N. 12, nomen nescio, reprend la parole et nous raconte non seulement la mort, mais aussi le viol et la naissance d’un enfant avant de mourir, elle, la mère, la disparue.
La disparition, notion autour de laquelle s’articule le récit entier, fait donc appel à une dramaturgie fondée sur le rappel fantasmagorique des morts qui irriguent les sociétés d’aujourd’hui, en nous interrogeant sur la place que devrait occuper la mémoire dans la construction de nos vies, autant dans sa dimension intime que politique.
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