Tels Pouchkine et Mickiewicz, Pierre II Pétrovitch Niégoch (1813-1851) a été l'un des plus grands poètes slaves de l'âge romantique. Le philosophe Gabriel Marcel le comparait à Dante.
Prince-évêque du Monténégro, il a été comme son contemporain Pie IX, le dernier pape-roi, l'ultime représentant de la théocratie chrétienne, réunissant en une seule personne la mitre et le sceptre.
Sacré évêque à Saint-Pétersbourg, allié lointain mais tôt déçu de la Russie, il tenta d'arracher son petit État au Moyen Âge féodal malgré le péril ottoman, la méfiance de Metternich et la turbulence des tribus autochtones.
Plus que tout, il fut l'un des poètes majeurs de son époque, sensible à Goethe et Lamartine, et non sans rapport avec le stoïcisme de Vigny. Écartelé entre sa charge pastorale peu assumée et ses devoirs de souverain, à la fois libéral et despotique,
amoureux de la France, il se réfugia dans la composition d'oeuvres grandioses chantant la liberté, la beauté de la création, la lutte entre Dieu et Satan et la résistance serbe à l'Islam.
Comme Dante cinq siècles auparavant pour la langue italienne, Niégoch contribua à créer le serbe moderne. À l'occasion du
bicentenaire de sa naissance, il méritait cette première biographie française.
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