L'été 1981, Libération, à la recherche d'un nouveau rapport texte-image, commande à Raymond Depardon, pour ses pages internationales, une image de New York légendée, chaque jour du 2 juillet au 7 août. Une petite révolution est en train de s'accomplir dans la perception de la photographie : la prise de vue ne se réduit plus désormais à la capture du réel, la conscience du regard du photographe s'affirme. La correspondance new-yorkaise participe à l'expression de cette problématique, pour une large part grâce à l'attention que leur porte Alain Bergala, alors critique aux Cahiers du cinéma, où il tient une rubrique sur la photo.
Les Cahiers du cinéma, alors dirigés par Serge Toubiana, décident de porter jusqu'au bout le projet d'Alain Bergala d'écrire en regard des photos légendées de Raymond Depardon un texte-manifeste qui éclaire leur enjeu : Les absences du photographe. Le livre paraît fin 1981. Ce sera le premier d'une série : « Ecrit sur l'image ». C'est aussi le premier livre made in Cahiers du cinéma.
Vingt-cinq ans plus tard, Raymond Depardon et Alain Bergala décident de redonner vie à cet ouvrage, épuisé depuis plusieurs années, reconnu et recherché comme un classique. Raymond Depardon plonge dans ses archives, refait des tirages, Alain Bergala renoue le dialogue et reprend la réflexion dans un entretien illustré au cours duquel les deux complices reviennent sur l'histoire de la photo, les influences croisées de l'Amérique et de la France, ce qui s'est joué au début des années quatre-vingt et ce qu'il en est advenu depuis.
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