«- Et la fille du patron du bar-tabac, demanda Bisra, tu l'as revue ?
- Oui... Toujours aussi ravissante ! Malgré qu'elle ait pris du poids et fait
des marmots. Elle a gardé ses beaux yeux. Des émeraudes, ces billes-là...
Elle est devenue coiffeuse, et le bar-tabac lui appartient toujours. Ah, je
vous dis, j'aurais dû l'épouser ! À l'heure qu'il est, je vendrais des tickets de
loto, je vendrais de l'espoir, tiens ! J'aurais été heureux, derrière mon
bar-tabac... Au lieu de ça, j'ai fait médecine.
Mermoz souriait en écoutant la voix bucolique de Bariton. Il aimait
l'entendre. Son allure de bourgeois, sa nonchalance écourtée par l'élégance
de ses gestes. Son rire, ses moqueries de lui-même, et tous ses rêves brisés
d'avance.»
Mermoz vient de faire faillite et navigue entre les drames du quotidien.
Il fait la rencontre fortuite de Bariton, un ancien médecin, alcoolique et
solitaire, qui a quitté la ville pour se réfugier près d'une rivière. Sur les
rives de ce cours d'eau pollué par les rejets industriels, les deux hommes
vont ériger une manière de vivre, une amitié faite de joie et d'amertume,
d'espoir et de violence, comme un dernier rempart avant la tragédie.
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