Napoléon Ier et ses dentistes
Combien de livres ont été écrits sur la médecine napoléonienne ?
Des milliers. Combien de livres ont été écrits sur la chirurgie dentaire
napoléonienne ? Aucun. Cet opus, dont Xavier Riaud, spécialiste de
la médecine sous le Premier Empire, est l'auteur, est le premier du
genre.
Si la médecine prend un essor surprenant après la loi de 1794, la
chirurgie dentaire n'en profite pas et reste à l'abandon. Pour exercer
dans le respect de la libre concurrence, le paiement d'une simple
patente suffit, laissant le champ libre à un charlatanisme florissant.
Les plus démunis n'auront pas accès aux soins plus facilement pour
autant et se verront même contraints pour subsister de monnayer
leurs dents. Dans le même temps, la Grande Armée, engagée
dans des combats partout en Europe, connaîtra les bienfaits d'une
chirurgie maxillo-faciale de guerre qui prendra son envol sous
l'impulsion d'un Dominique Larrey, son chirurgien en chef à partir
de 1812, toujours plus innovant et imaginatif.
Si les rois et empereurs de toute l'Europe se préoccupent de
leur hygiène bucco-dentaire et s'entourent de praticiens confirmés,
l'intérêt sociétal, s'il est en net progrès, se limite principalement aux
villes et à une clientèle privilégiée. Ainsi, Napoléon n'a pas connu
de problèmes dentaires sérieux avant son exil à Sainte-Hélène.
Son dentiste, Jean-Joseph Dubois-Foucou, ne lui faisait que des
détartrages. Arrivé sur l'île en exil, le vainqueur d'Austerlitz, revenu
à une échelle plus humaine après sa défaite à Waterloo, fera, à partir
de 1816, abcès dentaire sur abcès dentaire.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.