Napoléon et ses hommes
La Maison de l'Empereur 1804-1815
En se constituant une « Maison », c'est-à-dire un ensemble de services voués à sa personne, Napoléon entendait mettre en scène sa puissance nouvelle et disposer d'une Cour comme naguère les rois de France. Il pourrait recevoir les souverains d'Europe dignement et rallier à lui une partie de l'ancienne noblesse tout en s'attachant l'élite des hommes nouveaux. Cette Maison, il la conçut avec son habituel esprit méthodique, en lui imposant une très rigide hiérarchie civile et militaire, un carcan budgétaire serré, une réglementation tatillonne et une opacité certaine pour la soustraire à tout contrôle extérieur. De ses collaborateurs les plus proches jusqu'aux plus humbles domestiques, des officiers et soldats de la Garde impériale aux employés des cuisines, tous les membres de la Maison n'oeuvraient que pour lui, si bien qu'ils devinrent très vite un véritable État dans l'État, disposant de budgets considérables échappant aux finances publiques et permettant à l'empereur de mener une politique parallèle, voire secrète.
Personne jusqu'à présent n'avait pris la peine d'examiner avec minutie les comptes et les volumineuses correspondances relatifs à la Maison de l'empereur depuis la fondation du régime jusqu'à la Cour miniature de l'île d'Elbe, celle ressuscitée des Cent-Jours et celle fantomatique de Sainte-Hélène. C'est une foule de personnages, certains célèbres comme Duroc ou Bertrand, certains oubliés comme les blanchisseuses ou les cochers, que fait revivre avec une science étourdissante Pierre Branda.
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