La mystification a souvent mauvaise réputation. On la juge d'un goût déplorable, pour la réduire à un simple amusement de potache désoeuvré, voire à l'oeuvre d'un maniaque prenant plaisir à persécuter ses amis ou ses semblables. Au pire, ce n'est qu'un jeu, mais un jeu qui vient déranger désagréablement l'ordre des choses. Il est dès lors de bon ton de proclamer que « les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures », comme il est entendu que de telles plaisanteries doivent rester inoffensives. Pourtant, ne peut-on se demander si les plus longues ne sont pas précisément les meilleures, et si la mystification, pratiquée d'une certaine manière, n'est pas une sorte d'oeuvre d'art ? Si c'est le cas, Paul Masson, dont on va lire l'histoire, a été un grand artiste.
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