Rose : Viens. On va danser...
Gus : Je sais pas danser...
Rose : Je vais t'apprendre...
Gus : Tu vas pas m'apprendre à danser...
Rose : Pourquoi pas ?
Gus : Il est trois heures du matin...
Rose : Et alors ?
Gus : Il est tard. Je suis fatigué. Demain je monte à l'assaut...
Rose : A l'assaut ? Un dimanche ?
Gus : Ou un autre jour... quelle importance...
Rose : Ils vous font travailler le dimanche ?
Gus : Rose c'est la guerre.
Rose : Et alors ? Te laisse pas faire. Dis-leur que t'as besoin de repos.
Gus : Rose je suis un soldat. J'obéis.
Rose : Et moi je te dis de venir danser...
Un mauvais rêve de Gus. C'est la guerre. Je te vois sur un radeau dans une mare de sang. (...) Tu es là. Vivant. Tu montres ta main une belle main blanche intacte et tu cries « Rose n'écoute pas ce qu'ils disent. Ma main est sauve car j'ai fait mon devoir. Je reviens de la guerre et j'ai vu l'ennemi. » Je cours pour te prendre dans mes bras et je m'aperçois alors que ton pantalon gît à tes chevilles. ... Idiote que je suis. J'ai oublié de te donner du fil et une aiguille.
Un champ de bataille, devenu lieu du souvenir, et des galeries de mine désaffectées dans lesquelles errent des fantômes. Ces espaces de mémoire sont entretenus par Rose.
Ici le temps s'est arrêté, à peine troublé par ces disparus qu'on appelle Antonin, William ou Bert, et dont les corps remontent du passé, laissant apparaître à fleur de terre une blague à tabac, une veste ensanglantée ou un mouchoir en dentelle.
Un mouchoir... Voilà qui ramène Rose cinquante ans en arrière, au moment où le soldat Gus est fusillé sur ordre de l'état-major pour avoir reculé devant l'ennemi.
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