La musique fut la grande passion d'André Gide, qui, s'il n'avait été écrivain, aurait voulu être pianiste. Ce qu'il demande à la musique, c'est de lui apprendre à construire un texte, mais aussi de lui enseigner un art de vivre. D'où cette question : quels sont les véritables enjeux du discours gidien sur la musique ? Il semblerait que, quoiqu'il défende une esthétique musicale classique dont il se sert comme d'un garde-fou, Gide se laisse surtout, parfois malgré lui, initier au désir par les compositeurs auxquels va sa préférence : la musique, en somme, sert d'intercesseur entre l'écrivain et les « démons » qui habitent son corps.
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