RESUME
Mouillette, de son vrai nom Frédéric Daoust, a commencé sa vie d'une manière assez âpre. Orphelin, atteint d'une maladie neuromusculaire, son point de vue sur la vie est assez bas, ce qui est assez logique quand on est assis toute la journée dans un fauteuil roulant électrique. Bon an, mal an, il est malgré tout parvenu à accéder aux études supérieures, au monde professionnel, à l'occupation de son propre logement, dûment domotisé et géographiquement auvergnat. Soudain, à un peu plus de trente ans, alors que l'humanité commence à se covider, il se farcie, dans le désordre et en très peu de temps, l'hospitalisation, le chômage, l'amour, la fuite, le deuil et le meurtre. Ça fait quand même beaucoup. Mais ne serait-ce pas une excellente occasion d'en débuter un road trip touffu et périlleux ? L'auteur de cette première partie reste convaincu de la pertinence de cette belle idée.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Baptiste Barreau est né en 1983, non loin de l'océan atlantique en Vendée. Peut-être a-t-il mal cherché, mais il n'a jamais vu ou lu d'histoires d'aventures assez feuilletonnantes, avec pour protagoniste un personnage comme lui en situation de handicap moteur lourd. Il aurait aussi vraiment aimé faire de la BD, mais c'est un métier compliqué, surtout quand, toujours comme lui, on n'a aucun talent de dessinateur, et qu'on pratique un mode de vie d'obédience bourgeoise. Alors il tente cette première nouvelle, et garde en tête la suite des pérégrinations de Mouillette qu'il espère pouvoir écrire bientôt.
EXTRAIT
Saint-Pourçain-sur-Sioule, c'est légèrement à l'est du centre de la France. La Sioule, c'est une rivière qui coule à 350 mètres de l'hôtel de ville Saint-Pourcinois, où s'emmerde royalement Frédéric Daoust, dit Mouillette, jeune trentenaire caucasoïde en situation de handicap lourd. Pour son troisième contrat à durée déterminée de responsable informatique, il est censé assurer l'organisation, le suivi et la mise en oeuvre de toute l'infrastructure système et informatique de la mairie. Concrètement, il met à jour le site web de la ville, grand maximum deux fois par mois. Le reste du temps, il redessine sur ordinateur des parcelles cadastrales de l'Allier. La majorité de l'équipe municipale est pleinement consciente de la préexistence de ces données numériques, au sein d'autres services régionaux, et donc de l'inutilité totale de cette tâche. Mais elle s'attache à préserver au quotidien le feu de cet emploi placard, sous l'oeil tantôt condescendant, tantôt amusé, de son créateur, le maire centre-droit de la ville.