Mort aux bolchos
L'affiche anticommuniste française tente d'imposer une vision du monde où le communisme n'aurait pas sa place. L'affichage massif permet de montrer que l'on représente une force sociale. Mais le trop-plein nuit à l'efficacité. Dans la France sous Vichy, la nécessité de l'imposition de l'ordre politique entraîne une débauche d'affichage : les murs deviennent des bandes dessinées sinistres à force d'images vantant la Collaboration. Il est dès lors délicat d'accrocher le regard du passant avec une telle pléthore de documents sur les murs. Ceux-ci n'ont donc la parole, comme disait un slogan de Mai 68, que s'ils sont utilisés rationnellement.
Le présent ouvrage a été confronté à une question de ce type. Comment sélectionner au sein d'un siècle d'affiches politiques, avec la pluralité de sources d'une opposition qui transcende les clivages politiques ? Furent choisis des documents pour ce qu'ils nous disaient du siècle, souvent, pour leur beauté aussi, parfois. « Anticommuniste », si possible « primaire », il s'agit là d'abord d'une expression de la propagande communiste. Il importe de disqualifier toute parole non validée par le Parti : « Un anticommuniste est un chien » lâchait Jean-Paul Sartre. C'est pourquoi « l'anticommunisme » dont il est question ici est celui qui s'oppose au PCF, rassemblant nombre d'émetteurs, de l'extrême droite radicale à l'anarchisme. Parmi eux, il n'y a pas d'homogénéité de pensée, mais un ensemble de figures structurantes utilisées afin de diaboliser le Parti.
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