
Cet ouvrage propose une étude de l'écriture du visage dans la littérature britannique à l'époque victorienne. Ce thème permet de refléter l'esprit du temps, tout en renvoyant à des problématiques littéraires et esthétiques. Contrairement au corps, interdit de représentation explicite et directe, le visage s'offre au regard et contribue à conférer aux personnages individualité et identité. À partir de romans de Charles Dickens, Wilkie Collins, Charlotte et Emily Brontë, Thomas Hardy, George Gissing, Oscar Wilde et Joseph Conrad, cette étude s'interroge sur les modalités de représentation du visage, sur sa mise en texte dont un des objectifs est de rivaliser avec l'image, plus particulièrement la peinture. En considérant l'influence des théories de Lavater, le visage est également lié à un discours suscitant la lecture et l'interprétation. L'alphabet de ses traits doit être déchiffré, ce qui le place au coeur de processus d'investigation et en fait une surface où se trouve inscrit, à fleur de peau, un texte éphémère révélateur des émotions et des sentiments. Il est enfin considéré dans ses relations au temps pétrissant ses traits et à l'altérité qu'il incarne. À la recherche du visage perdu, l'écriture se fonde ainsi sur un temps à la fois linéaire et cyclique, sur des phénomènes de reconnaissance et de résurgence. Reflets, doubles, monstres brouillent les frontières entre la vie et la mort, la réalité et l'art, le même et l'autre. Ils correspondent à une redéfinition radicale de l'identité, conséquence des multiples séismes qui ont agité l'époque victorienne.
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