Depuis son premier voyage au Maroc en 1972, Harry Gryaert n'a eu de cesse d'y revenir, à la recherche du choc initial ressenti : un accord splendide entre les formes, les couleurs, les gestes quotidiens des gens et la nature. Du Haut Atlas au désert, des campagnes à Marrakech, Fès, Essaouira ou Erfoud, les images de Gruyaert constituent des théâtres imaginaires où s'exprime l'envoûtement que ce pays exerce sur lui depuis plus de cinquante ans. Mais ses photographies sont aussi, paradoxalement, très physiques. « Faire une photo, c'est à la fois chercher un contact et le refuser, être en même temps le plus là et le moins là possible. Sur le terrain, il s'agit d'une vraie « bagarre » avec la réalité, d'une sorte de transe pour enregistrer une image ou peut-être tout manquer. C'est dans cette bagarre que je me situe le mieux. » Morocco est l'expression de cette tension particulière, à mi-chemin entre l'exaltation et le ravissement.
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