Quand elle écrivait Atelier 62, Martine Sonnet travaillait dans
un bureau situé au-dessus de la gare Montparnasse, bureau gagné
chaque matin en train, par cette même gare. Occasion pour elle
d'accumuler les notes, puis les photos, du monde ferroviaire
urbain qui l'entourait, jusque dans ses derniers retranchements.
Que reste-t-il d'une gare dépouillée de l'imaginaire convenu des
voyages lointains ? Une enclave dans la ville aux limites plus ou
moins floues, du sol, des escaliers, des accès, du vide, des couloirs,
des voix qui résonnent, de la vie de tous les jours d'usagers
banlieusards et de la vie de bureau pour ceux qui travaillent juste
au-dessus. Et un jardin.
Mais entreprendre d'écrire une gare emmène loin. Surtout quand
celle-ci s'impose aussi comme le haut-lieu d'une histoire familiale,
son point de passage obligé dont la fréquentation quotidienne
ravive les souvenirs. L'écriture remonte alors le temps de
la gare et en dilate l'espace, lui impose une géométrie personnelle
variable, se l'approprie et ainsi naît le Montparnasse monde,
histoire particulière d'un lieu commun.
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