Montaigne : La philosophie, Philippe, je ne sais rien de plus gai, de plus gaillard, de plus enjoué. Je dirai même de plus folâtre.
Le conteur (En riant) : Alors là, Michel de Montaigne, vous vous retrouvez avec mon prof de philo ! Mon prof de philo que j'ai eu il y a... X années ! Au Lycée Jacques Decour. Il était tout ça. Il était gai, enjoué, gaillard et folâtre. Et toute la classe pendant un an, avec la philosophie, on a été gai, enjoué, folâtre et gaillard...
Vous permettez, Michel de Montaigne, que je vous dise deux mots de mon prof de philo ?
Il avait un cache-nez. Et quand j'ai voulu le jouer au théâtre, j'ai demandé à une mercière de me tricoter un cache-nez. Elle m'a dit : « Si vous faites un prof de philo, il faut cette longueur-là. »
Quand il rendait les copies, il disait : « Le regard du troupeau est unique, mais ses bouses sont multiples. »
Mais, Michel de Montaigne, il vous idolâtrait !
Il vous aimait tellement qu'il ne prononçait jamais votre nom. Quand il devait dire votre nom, il faisait ce geste... et il disait : « Le Dense, le Subtil ». Et toute la classe reprenait. Avec des variantes.
Mon père m'a laissé en héritage Les Essais de Montaigne. Ce livre a accompagné sa vie comme, ensuite, il a accompagné la mienne.
Sur la plage de mon enfance, qui est ma première scène de théâtre, j'ai voulu retrouver leurs traces à tous deux, jouer avec leurs contradictions, leurs mots. J'ai voulu qu'ils rencontrent Shakespeare, qui dans La Tempête a cité Les Essais.
J'ai voulu le faire librement, « comme un cheval lâché, à sauts et à gambades ».
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