Il pense, donc il est : sérieux, solitaire, méditatif et de noir vêtu,
Descartes est depuis des siècles l'incarnation de la raison triomphante
et du génie français. Tant de limpidité et d'éclat a éclipsé l'homme
même, qui demeure très méconnu : fils d'un temps d'incertitude ?
père de la philosophie moderne ? Qui était vraiment René Descartes,
et qu'en reste-t-il aujourd'hui, au-delà des idées reçues et de la
référence obligée ?
Mettant en lumière les contradictions du philosophe, Françoise
Hildesheimer brosse le portrait d'un homme fort éloigné du mythe
officiel. On le veut rationnel, on ne l'imagine pas rêvant ; c'est
pourtant sur trois songes que Descartes a fondé son projet d'une science
universelle qui devait faire de lui le nouvel Aristote. Il a côtoyé de
très près les courants déviants de l'époque (Rose-Croix en Allemagne,
libertins en France), avant de s'établir en Hollande en 1628 pour
concevoir son système, dévoilé au fil du Discours de la méthode,
des Méditations métaphysiques, des Principes de la philosophie et
des Passions de l'âme.
Sa vie durant, Descartes a balancé entre désir de reconnaissance
officielle et soif d'incognito ; il invitait le monde entier à débattre
de ses théories, mais n'aimait guère la contestation ; il affectionnait
le repos, et n'a cessé de voyager, sans jamais s'établir durablement ;
lui qui se tenait éloigné du pouvoir a fini ses jours, en 1650,
à la cour de la reine Christine de Suède. Curieux paradoxe que cet
obsédé du secret, ce maniaque du brouillage des pistes, se soit
consacré corps et âme à la quête de la Vérité et à l'étude de la lumière...
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