Je cherche à écrire par association d'idées. Mes archives personnelles n'y sont pas classées par rubriques comme dans une bibliothèque, mais en désordre, reliées entre elles par des fils affectifs ou par le hasard des coïncidences et de la temporalité. Cette série de monologues repose donc sur une écriture discontinue dans le propos et ininterrompue dans la forme, chaînes de mots évoquant images, pensées, embryons de réflexions philosophiques, fragments de vie, délires, visions, tentatives de retrouver l'instantanéité de la pensée.
Ma méthode s'appuie sur le mythe de l'improvisation ; je dis mythe car l'improvisation hante toutes les pratiques théâtrales sans toutefois aboutir à des créations. Le dictionnaire définit l'improvisation comme « l'écriture sur le champ de vers, de chansons » ; l'expression « sur le champ » donne un caractère d'urgence spontanée, ouvre aux connexions entre ce que l'on dit, pense et ce que détient sa mémoire.
La cohérence de ces monologues est celle du lien : mes textes sont reliés de façon souterraine comme ces îles isolées qui se découvrent à marée basse complètement rattachées entre elles, ne constituant qu'une seule entité... Cette pratique de l'écriture dont le but est d'être dite en public ne renvoie-t-elle pas au lecteur, voire au futur spectateur, le propre fonctionnement de ses pensées ?
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