En 1997, il a appris à surmonter sa peur
d'un ancien criminel de guerre. En 1999,
il a entrepris une spéculation financière,
mais n'a réussi qu'à se disputer avec
son voisin. En 2002, il a arpenté Tel Aviv
en août, avant l'explosion, défiant les
protestations d'une population hostile
à sa caméra. En 2005, il s'est laissé pousser
les cheveux pour jouer le retour de Samson.
En 2008, il a chanté des chansons tristes
et a créé des masques numériques. En 2012,
il est entré dans un jardin, en quête d'un
Moyen-Orient qui n'est plus et n'a peut-être
jamais été.
C'est Avi Mograbi, le personnage cinématographique
inventé par Avi Mograbi.
Mon occupation préférée le rencontre à Venise,
à l'issue de la projection de Z32 ; le retrouve
à Paris pour parler de sa jeunesse et de
ses premiers films ; puis lui rend visite à Tel
Aviv, le long de la route 433, dite «Apartheid
road», où la conversation sur le cinéma
s'entrelace avec les lieux visités et l'histoire
d'Israël.
L'ensemble de ces voyages et de ces
entretiens menés par Eugenio Renzi dessine
l'itinéraire d'un grand cinéaste, d'un
infatigable inventeur de formes et d'une
conscience politique majeure de notre temps.
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