Microlectures : petites lectures ? Lectures du petit ? Les deux choses à la fois sans doute. Les études ici rassemblées visent, dans l'oeuvre, des unités relativement minimes : un motif (le métro, ou le casque chez Céline, l'étoile apollinarienne, l'aliment pour Huysmans), un personnage (Javert), une image (dans le sonnet en Yx de Mallarmé), voire un mot : mot de passe, patronyme, pseudonyme. La lecture y est le plaisir d'une lenteur. Elle fait confiance au détail, ce grain du texte.
Cette myopie n'allait pourtant pas sans ambition. J'avais ici pour désir de comprendre comment une certaine disposition d'humeur (l'ordre thématisé d'un paysage) pouvait se lier à une certaine exposition libidinale (le travail du désir, la scène du fantasme) et à un certain dispositif formel (le champ de la lettre, le lieu du poétique), pour produire ce que nous nommons un texte. Puis de lire celui-ci dans sa poussée, dans sa suite (son ensuite), dans la logique de sa successivité : d'où cinq commentaires tentés sur cinq courts passages de Hugo, de Michelet, de Gracq, de Claudel. Il m'a semblé ainsi, à l'expérience, qu'à partir du plus petit, c'était le plus précieux, en tout cas le plus singulier d'une oeuvre qui pouvait être lu et dit.
Jean-Pierre Richard
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