Les travaux de Michel Maffesoli s’inscrivent dans la lignée postmoderne qui a bouleversé les sciences sociales dans les années 70/80. Cependant, contrairement à ses collègues français qui se sont majeurement concentrés sur le postmodernisme, c’est-à-dire une perspective philosophique spécifique riche d’hypothèses épistémologiques et de préférences méthodologiques qui ont poussé à repenser les principes généraux de la science et de la connaissance, Michel Maffesoli s’est intéressé à la postmodernité, au glissement ou césure d’avec la modernité qui a caractérisé la condition sociale émergente à la fin du dernier millénaire. Et, contrairement à ceux, nombreux, qui ont vu dans la postmodernité une sorte d’extrémisation de la modernité – une hypermodernité – , Michel Maffesoli est allé voir « au creux des apparences » (Maffesoli, 1990) ce qui se tramait dans les plis de la postmodernité : « une mutation sociétale nécessitant une transmutation du langage » selon lui (Maffesoli, 2010, 13). D’où une œuvre prolifique proposant, à partir de la méthode métaphorique, un ensemble de notions originales pour « dire » le social contemporain avec au premier chef la notion de « tribu » (Maffesoli, 1988). Globalement, « les formes élémentaires de la postmodernité » (Maffesoli, 2010) telles que proposées par Maffesoli dans l’ensemble de ces travaux fournissent un cadre de compréhension unique de la société actuelle et, par là même, de la consommation contemporaine.
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