Cette étude, née de la découverte de mémoires de l'Académie des sciences relatifs à l'orage du 13 juillet 1788, s'ouvre sur l'hypothèse d'une préscience de l'orage du 14 juillet 1789, tant la tempête et l'orage sont des métaphores privilégiées pour dire la Révolution. Elle propose ensuite un parcours non spécifiquement littéraire, des Lumières au romantisme, marqué par des stations dans la littérature de la montagne, la peinture, la philosophie, la littérature scientifique des Lumières, la littérature du moi. Ce parcours vise à montrer comment la représentation du ciel et des météores évolue vers une intériorisation progressive de la variation, qu'accompagne une nouvelle théorie de la métaphore, non plus « aperception du semblable » selon le modèle aristotélicien mais vision subjective. Le Ciel (représentation divine et métaphysique du ciel et des météores) le cède à la Terre (« théorie des climats », mais aussi arpentage physique du sol par les voyageurs des Alpes), avant que l'Homme ne se réapproprie la variation, par l'expression à la première personne (naissance du journal intime), et par la recréation esthétique du monde.
Si les dates de Lamarck (1744-1829) sont au plus près de la période considérée, le trajet proposé, à l'image de l'objet « fluent » qu'est le météore, croise des discours - des météorologies - qui nous mènent au seuil de notre contemporain.
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