Par ses caractéristiques d'écriture «spontanée», datée mais non
préméditée - ancrage du temps présent au jour le jour et au fil
de la plume -, le journal personnel possède un statut particulier
dans la production littéraire. Ce volume propose d'en découvrir
de multiples facettes.
Il dévoile en premier lieu un aspect peu exploré : le journal
comme texte naît de pratiques diverses, parfois surprenantes,
comme celle de Rétif de la Bretonne. Comment certains diaristes
- le prince de Joinville, ou la romancière roumaine Gabriela
Melinescu - conjuguent-ils écriture diaristique et graphisme ? Tel
que le lecteur l'aborde, le journal publié correspond-il à l'original ?
Quel est le rôle de l'éditeur ? Le journal «recomposé» d'Amélie
Weiler est représentatif de ces difficiles choix éditoriaux.
Lorsqu'ils servent d'avant-texte à une oeuvre, les journaux peuvent
subir de subtiles transmutations. En témoignent quatre études
centrées sur des auteurs du XXe siècle : les carnets de notes de la
grande poétesse russe Marina Tsvetaeva, le journal de voyage du
poète voyageur Victor Segalen, les variations propres à Michel
Leiris, ou encore le Journal de Charles Juliet.
Les journaux d'écriture de deux romancières contemporaines,
l'une canadienne, Marie-Claire Blais, l'autre française, Christiane
Rochefort, retracent les stations de leur itinéraire créatif. Quant au
Faux Journal du poète Jude Stéfan, et au déconcertant Douleur
exquise de Sophie Calle, de quelle manière inventive détournent-ils
les lois du genre ?
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