Métamorphoses d'Audiberti
Il était temps de faire connaître Audiberti (1899-1965). Né au crépuscule du XIXe siècle et mort au milieu du XXe, il a poursuivi la lancée des réformateurs de la poésie (Hugo, Mallarmé) et de la littérature tout entière.
Mais, à part Le Mal court et Le Maître de Milan, qui a lu ses vingt-six pièces, vingt-trois romans et quinze recueils de poèmes ? Son oeuvre, qu'on dit baroque, est riche, forte, essentielle, déroutante parfois, détonante toujours ; elle ne se laisse que peu enfermer dans les codes, dans les cadres. Mais c'est un plaisir de lecture sans cesse renouvelé. Sa « pensée est bousculée, harcelée, précipitée sans cesse par des sautes de verbe d'une brusquerie incomparable » selon André Pieyre de Mandiargues.
Audiberti est aussi peintre, dessinateur. Journaliste, c'est un chroniqueur qui croque la vie, les gens et la langue. Ce « troubadour naturalisé », selon Georges Perros, fut l'ami de Leonor Fini, François Truffaut, André Parinaud, Jean Paulhan, Claude Nougaro, Jean Follain, Jacques Baratier et Maurice Chapelan.
Il est urgent de faire lire cet auteur inclassable, dont toute l'oeuvre est un poème épique. Tout part d'un éblouissement à Antibes. Tout revient dans les rues de Paris. Mais Audiberti ne fait pas de littérature. Il écrit.
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