En écrivant Mes prisons après dix années passées dans les geôles autrichiennes, Silvio Pellico réalise le grand roman auquel il n'a cessé de songer depuis 1816 : le récit d'une épreuve où, pour ne pas succomber à la folie, l'écrivain s'en est remis à une religion vécue comme discipline et armature mentales. Mais le succès européen de l'oeuvre dès 1832 scelle paradoxalement l'échec du dramaturge qui voit sa dernière tragédie, Corradino, huée à Turin en 1834 par ceux-là mêmes qui avaient espéré trouver dans Mes prisons le contenu politique que Pellico a systématiquement refoulé. Restent, au centre du récit, l'appareil carcéral et l'inhumaine compassion de ses rouages.
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