Enchanteurs et luitons, fées et monstres, métamorphoses et
invisibilité, sont nombreux dans les romans. Le terme «merveilleux»
pose, en dépit des nombreuses études qui l'utilisent,
un problème définitionnel. À partir d'un corpus très large, comportant
des oeuvres du XIIe au XVe siècle, on peut, afin de dépasser
la problématique relativité des mentalités face à la merveille,
mettre en évidence une topique merveilleuse. À un regard
entravé succède une interrogation, passant par une polyphonie,
des voix s'interrogeant, et par une polysémie des interprétations,
le sens restant in fine en suspens, même si la caution de Dieu,
surplombant le texte, interdit l'irruption du fantastique au sens
moderne du terme. Présence d'un verbe de vision, de merveille
et de termes de la même famille, prolongements lexicaux correspondant
à des amorces explicatives et marques de l'altérité
constituent un topos de base, qui est, selon les textes, plus ou
moins développé. Les soulignements stylistiques et la présence
d'une syntaxe où le jeu sur les modes et la subordination est
marqué, renforcent la pertinence du topos. Le lien de celui-ci
avec les caractéristiques génériques du roman et le parcours de
la production romanesque du XIIe au XVe siècle permettent de
conclure à un rapport privilégié de cette topique et du roman et
de mettre en évidence une évolution du merveilleux romanesque
et des pratiques d'écriture et de lecture associées.
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