Le Ménexène, ou quelques minutes d'une curieuse
conversation, vers 385 avant J.-C., entre deux
Athéniens qui se croisent par hasard dans la rue : un
jeune homme de bonne famille, qui commence à
s'intéresser à la vie politique, et son vieil ami Socrate,
toujours prêt à saisir la moindre occasion d'examiner
les actes ou les paroles de ses concitoyens. Le
prétexte, cette fois-ci, lui en est fourni par une
cérémonie officielle très attendue : l'oraison funèbre
des soldats tombés au champ d'honneur. Ce genre
de discours paraît fasciner Ménexène. Mais que vaut
une telle éloquence, ou la cité qu'elle prétend vanter ?
Quel mérite reconnaître à l'auteur de pareils éloges ?
Et comment arracher Ménexène à leur séduction ?
La réponse de Socrate, qui consiste en quelque sorte
à laisser l'oraison funèbre parler d'elle-même, est un
tour de force de rhétorique et d'humour, un pastiche
critique dont la littérature antique n'offre pas d'autre
exemple : après la scène que lui joue le vieux
philosophe, Ménexène ne pourra plus jamais être
tout à fait dupe d'un certain théâtre civique.
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